mercredi 22 février 2017

« Je tournais en rond. J'attendais. Quelqu'un, quelque chose, un soulagement, une déception. Une histoire. » - Anna Gavalda.


« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
- Louis Aragon, Journal du Surréalisme
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Le rare souvenirs que j'ai du prémices de ma vie, est, la violence, l'ironie, le sarcasme, le satyrisme, les insultes, les coups, les rires moqueurs et viscéraux de mes camarades. Je n'ai que quelques souvenirs aujourd'hui, qui me restent heureux et silencieux. Je n'éprouve aucune haine dans mon passé, ni colère, je suis juste dépassée, meurtrie, violée par les actes, les pensées, les regards désapprobateurs, jugeant constamment mon physique, ma nature, mon comportement, mon côté antisocial, introverti et sans amis.

J'aimais la vie, j'aime la vie, apprendre et découvrir une multitude de choses. Pleurer, rire, aimer. Toutes ces choses, que je m'étais interdite, en cause de mon statut sociale que je rapetissais à mesure que le temps passait au milieu de mes agresseurs.
J'ai fui, dans une réalité qui n'était pas la mienne, je n'en ai plus jamais rouvert les yeux après cela. Plus jamais je n'ai retrouvé la vie, la "véritable", je me suis fondue dans les problèmes, fondue dans l'angoisse et la méprise, fondue dans un sourire narcissique et factice qui n'était là qu'une façade, qu'une échappatoire.

Je ne me suis jamais échappée des peurs, des coups, et des larmes. Je n'ai jamais réussi à dire les choses avec sincérité devant quelqu'un, je n'ai jamais réussi à dire que j'aimais la vie, je n'ai jamais réussi à dire que j'étais heureuse. Pourtant, c'est le cas. Je suis amoureuse, je suis en vie, je suis dans ce monde qui me fait subir constamment les pires violences, le deuil, le suicide, la violence, et toujours j'ai le coeur brisé, toujours je me sens vide, mais toujours je continue de vivre, parce qu'il me reste toujours ce rayon d'espoir.

Une main tendue vers l'avenir, une main toujours présente et, m'aidant à me relever à chaque instant. Un ange gardien à chacun des trépas de ma vie, un amour, une tendresse, un ami, une amie, une soeur, une mère, une tante, un oncle. Et toujours, j'ai su reprendre goût à la vie, même quand le songe du suicide me traversait l'esprit pendant une demie seconde.
La vérité, elle est là, tout au fond de mon coeur, elle est là, et je n'attends qu'une chose : Quel éclate au grand coeur, comme une fleur qui éclot enfin après un automne siphonnant, un hiver rude, un printemps lent et cynique.

Je n'attends que ça, m'ouvrir, à la personne qui sera mon seul appui, mon seul espoir de guérison,
Est-ce que j'en demande trop ? Probablement.
Mais je l'aime, alors l'espoir se transformera en un élan qui traversera l'histoire. Sans aucun doute, je serai profondément heureuse, le jour où j'accepterai que je suis une âme meurtrie.
Jusque-là, je ne me laisserai pas abattre, je ne m'effondrerai sur personne, je ne subirai personne, et je ne me reconstruirai jamais.
Parce que je l'aime.

©Feyaliah - 22.02.2017

« Tout ce qui ne me tue pas, me rend plus fort. » 
C'était une connerie. Du moins, dans son acception banale et contemporaine. Au quotidien, la souffrance n'endurcit pas. Elle use. Fragilise. Affaiblit. L'âme humaine n'est pas un cuir qui se tanne avec les épreuves. C'est une membrane sensible, vibrante, délicate. En cas de choc, elle reste meurtrie, marquée, hantée. 
Jean-Christophe Grangé, Le Passager. 

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