mercredi 28 décembre 2016

« Le doute est une force. Une vrai belle force. Veille simplement qu'elle te pousse toujours en avant. »
- Pierre Bottero, Le pacte des MarchOmbres

La différence est-elle un péché qui ne puisse être réparé par le temps et le fardeau des regards mortels. Avons-nous sans peine été détruits par les autres qui haïssent nos petits tics, nos petits tocs, notre petite étincelle qui nous donne un éclat particulier, divergent des mœurs de cette société que je me défis d'acceptées.

Est-ce que nous devons nous ressembler comme des pantins, des poupées de chiffon sans émotion et sans pensées ? Je me demande encore,

Encore, et encore pourquoi je me sens tellement à l'écart de ce monde, pourquoi je me demande toujours « Suis-je née 30 ans trop tôt ? 50 ans trop tard ? » Quand cesserais-je un jour de me demander si je me sens bien dans cette vie, cette société, "ce monde", emplie d'une haine que je me fais vomir par la pensée chaque jour, chaque nuit, chaque minute et seconde.

Cesserai-je un jour de me sentir différente au point de me renfermer dans une solitude violente et latente et sourde. Je suis un fantôme, je ne rentre pas dans les clous, je ne rentre pas dans les pantalons taillés par la consommation massive, je ne rentre pas dans les cases, je n'aime pas travailler, je n'aime pas le caviar, je n'apprécie pas les riches, je n'apprécie pas les pauvres, je n'apprécie pas les autres, je n'apprécie pas les gens tout courts.

Je ne me fais pas à l'idée que je fais partie de cette vie, de ce monde, et que je devrais m'y faire de toute façon. Je ne peux pas, l'idée m'est insupportable, me condamne, me donne un goût de gerbe, je le sens jusque dans mes entrailles, au plus profond de moi. Je ne suis pas chez moi.

Je ne suis chez moi nulle part. Je ne me sens à l'aise nulle part, et je ne sais pas comment font "les autres" pour aller dans l'usine écolière qui nous forme à devenir des automates, qui nous enferme dans des boîtes empêchant nos pensées de s’exalter, de construire, de devenir, de réfléchir, et d'être intéressante.

Je ne suis pas à l'aise dans les boîtes de nuits, je ne suis pas à l'aise dans mon âme, elle est inconfortable, on me force à devenir travailleuse, mais je me complais simplement à écrire, à lire, à chantonner, à rire, à découvrir d'autres mondes, d'autres choses que ce train-train quotidien qui me rend malade.

Si je pouvais, je serais déjà partie très loin d'ici. Je serais déjà devenue un oiseau, je serais peut-être dans une autre atmosphère, ou simplement un autre pays, au coeur de la vie, je serais peut-être au centre de la Terre, ou la tête dans les Étoiles. Mais, c'est sûr, si je pouvais, si je trouvais les moyens, je ne serais plus ici depuis longtemps.

©Feyaliah - 28.12.2016 - 05h07

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